La circulation de l’information sur les médias sociaux numériques et écologie de l’information : cadrage scientifique - NormanDoc'

La circulation de l’information sur les médias sociaux numériques et écologie de l’information : cadrage scientifique

Dispositif socio-technique, Information, Écosystème informationnel, Pratique(s), Identité(s), Espace(s), Temporalité, Source d’information

, par Aline Claudeau, Anne-Sophie Closet, Cyrille Delhaye, Eric Garnier, Frédéric Rabat, Pauline Salles, Sandra Nagel, Sylvia Couvez - Format PDF Enregistrer au format PDF

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Résumé

Les médias socio-numériques ont été définis par Danah Boyd et Nicole Ellison (2007) comme « des services Web qui permettent aux individus de construire un profil public ou semi-public dans le cadre d’un système délimité, d’articuler une liste d’autres utilisateurs avec lesquels ils partagent des relations ainsi que de voir et de croiser leurs listes de relations et celles faites par d’autres à travers la plateforme ». De leur côté, Alexandre Coutant et Thomas Stengler (2011) soulignent la nécessité de clarifier le terme de média social. Pour les chercheurs, tout média, quels que soient le support ou le canal de diffusion utilisés, est par nature « social » (du courrier des lecteurs aux réactions des téléspectateurs aux émissions via les RSN). Le qualificatif de social, comme celui de participatif utilisé également pour le Web, permettrait de masquer les objectifs économiques des plateformes. En effet, puisque les principes de fonctionnement des MSN reposent sur la production de contenus par des groupes d’usagers interconnectés qui alimentent ainsi leurs profils ou celui de leurs amis, on peut dire que la participation est au service des dispositifs. Les MSN sont donc des dispositifs socio-techniques à forte résonance symbolique et les discours qu’ils véhiculent participent à la construction d’imaginaires et de croyances. Ces imaginaires sur les techniques, rappelle Anne Cordier (2017), sont à prendre en compte dans une « approche sociale des pratiques informationnelles, en ce qu’ils permettent de mettre en avant la fonction fondamentalement émotionnelle (prise en compte des désirs, des angoisses...) et active de la pratique, toute action humaine comprenant une forme symbolique. »

Ainsi pour Hervé Le Crosnier (2018), les industries de l’influence ont un impact sur la circulation de l’information, en orientant les comportements des internautes pour les attirer vers des produits, des services ou des idéologies
qu’elles promeuvent. Les algorithmes, qui permettent le recueil de données et la captation de l’attention comme le design affectif des plateformes (Alloing et Pierre, 2020), participent à cette entreprise et font que l’Homme est devenu un « objet documentaire » (Ertzscheid, 2009). En définissant les contours de l’identité numérique, Fanny Georges (2009) met à jour l’ensemble des acteurs concernés par cette problématique. Benoit Lafon (2017) distingue deux grandes catégories d’acteurs : « les acteurs issus du secteur des industries culturelles et médiatiques » et les usagers eux-mêmes. Lucille Merra (2013) établit une typologie plus détaillée en fonction des activités pratiquées : les consommateurs qui peuvent être actifs ; les créateurs de contenus et les commentateurs et les « diffuseurs ». Ces derniers comprennent « des collecteurs » qui effectuent une veille d’information au service de leur réseau ; les « connecteurs » qui font le lien entre les différentes communautés auxquelles ils appartiennent dans le but d’assurer une audience maximale, et enfin « les relayeurs » qui privilégient le partage à grande échelle pour s’assurer d’une visibilité importante et ce, sur une grande diversité de sujets et sur la base de leurs propres sources.
L’approche par les usages et les caractéristiques techniques des plateformes permet également à Alexandre Coutant et à Thomas Stengler (2012) d’éclairer le concept de média socio-numérique qualifié de « nébuleuse ». Ce terme regroupe en effet des dispositifs qui mobilisent une grande variété de modalités de participation : des blogs aux outils de microbblogging (Twitter), des sites de partage de contenus (Dailymotion, YouTube...) ou de co-construction de contenus (wikis) aux RSN (Facebook...) et sites de jeux en ligne. Les chercheurs distinguent alors deux grandes formes d’usages pour appréhender « la dynamique de participation » et « la dynamique de visibilité » : la « relation d’amitié » associée aux RSN et « la mise en visibilité de soi ou la mise en visibilité de contenus tiers (textes, vidéos, photos, liens hypertextes...) », la participation axée sur les centres d’intérêt renvoyant à des pratiques plus créatives. Les chercheurs ajoutent trois objectifs en lien avec le concept d’identité : « me montrer », « nous montrer », « les montrer ». Ces formes d’usage permettent « de signifier son appartenance identitaire et sa singularité » et, dans le cadre des pratiques juvéniles, « relèvent d’un véritable apprentissage social (apprentissage de soi, des autres, et des interactions avec autrui) » (Cordier, 2020). A ce titre, ces usages s’inscrivent dans le prolongement des pratiques de communication en présentiel. Au-delà, elles participent à la construction d’un « rapport au monde, en tant que personnes ». Ces formes d’usage renvoient aussi aux stratégies de valorisation et de réseautage mises en place par les usagers des plateformes qui, soucieux de gérer leur capital social (Casilli, 2013) et d’assurer leur visibilité, ont pour objectif de développer leur présence numérique (Merzeau, 2009). Les stratégies et les techniques utilisées, comme les types de contenus publiés et les discours véhiculés, aboutissent à un « affaiblissement » ou à un brouillage des frontières entre l’espace privé et l’espace public (Cardon, 2011 ; Cassili, 2013, Ertzscheid, 2021 Stengler et Coutant, 2011).
Par ailleurs, le « nous », associé aux techniques utilisées par les plateformes, renvoie également au concept de communauté(s), caractéristique des MSN. Pour Anne Cordier (2015, 2020), les RSN permettent, dans le cadre des pratiques juvéniles, « de s’ouvrir au monde, et de sortir aussi des cadres auxquels ils appartiennent physiquement ». Les « communautés d’amateurs », qui permettent ainsi de « partager sa passion, mais aussi de socialiser, et de soutenir ses propres apprentissages tout en soutenant aussi ceux des autres », est un exemple donné de ces espaces constitués autour de la notion d’affinité (Cordier, 2015 ; Zemmar, 2012). Les communautés, dans leur dimension « médiatisée » par les plateformes, renvoient également à une « industrialisation du relation-

nel » (Lafon, 2017). Les « arènes » en sont un exemple (Fraser, 2003 ; Badouard, Mabi, Monnoyer-Smith, 2016). Ces espaces hermétiques, que l’on peut comparer aux « bulles de filtre » (Pariser, 2011), influencent les acteurs et conditionnent le débat selon des règles d’échanges, des normes, une architecture et des ressources techniques qui leur sont spécifiques. Chaque arène défend ainsi une vision du monde et des systèmes de valeurs à travers les arguments qui sont déployés. Les MSN révèlent ainsi leurs particularités à travers les dynamiques socio-techniques qui s’expriment, tant au niveau de la reconfiguration continue de l’énonciation éditoriale (Souchier) que de la circularité des arguments et des modes discursifs utilisés au sein d’espaces circoncis : des « régimes d’expression » (opinion, critique, partage) (Cardon, Heurtin et Leumieux ; Charaudeau) aux genres interlocutifs utilisés dans une situation de communication (la conversation, la dispute, la discussion, le débat, la controverse et la polémique) (Charaudeau, 2014).
Ainsi, les MSN portent en eux la problématique de la circulation de l’information au sein d’un environnement par ailleurs intermédiatique, car constitué d’une variété de médias qui se répondent et s’enrichissent (Jeanneret, 2000). Les médias d’actualité, dits traditionnels, n’étant plus les seuls vecteurs de la diffusion de l’information, appréhender l’information nécessite aussi de prendre en compte sur les MSN le « tissu horizontal de conversations, de partages, de commentaires et de recommandations » (Cardon, 2011). L’énonciation éditoriale sur les MSN, comme sur tous les dispositifs numériques, renvoie également au concept « d’écrit d’écran » (Jeanneret, 2011). Les « signes passeurs », présents dans l’architecture et le design sous diverses formes sémiotiques (hyperliens, bannières, disposition des formes, formats, boutons...), participent à la mise en forme matérielle et symbolique de l’information et, en conséquence, orientent l’interprétation et le geste (Merzeau, 2010). Appréhender l’information sur les MSN et les stratégies discursives mises en œuvre par les industries médiatiques suppose donc aussi de maîtriser ces rhétoriques et ces grammaires.
Par ailleurs, les flux d’information introduisent aussi la problématique des temporalités. Les MSN peuvent donc être appréhendés selon une approche processuelle « car ils sont dépourvus d‘un dedans et dehors, d‘une situation géographique posée. Ils ont des temporalités, des accélérations, des ralentissements et des discontinuités » (Zemmar, 2012). L’éparpillement (Chartron et Moreau, 2011) et la discontinuité, au centre de la problématique des flux et des espaces-temps, questionnent alors l’évaluation de l’information. C’est ainsi que pour Camille Alloing et Julien Pierre (2020), la sémiotique affective a des conséquences sur la circulation et l’appréhension de l’information, les émotions agissant comme une « timeline affective » au fil des contenus publiés avec des conséquences sur l’évaluation des sources, la propagation virale de certains contenus et le traitement des controverses..
Selon Évelyne Broudoux et Madjid Ihadjadene, l’autorité est donc interrogée, d’une part parce qu’elle est liée aux phénomènes de reconnaissance et d’influence, d’autre part parce que la configuration technique des dispositifs fait qu’elle est « redistribuée dans des processus organisationnels (Wikipedia, blockchain...) » et enfin, parce qu’elle est liée aux sources, dont la légitimité est souvent remise en cause. Par ailleurs, Il faut noter que la question de la responsabilité des acteurs intervenant dans la production et l’éditorialisation de l’information se pose puisque chacun peut modifier les contenus originaux. Ces particularités expliquent notamment le développement d’attitudes de défiance (Broudoux et Ihadjadene, 2020). Le critère d’authenticité, lié au concept de document, permet ainsi à Marie-Anne Chabin (archivistique) de définir « quatre contextes capables de renseigner les objets numériques et qui pourraient permettre à l’information typiquement diffusée en cascade sur les réseaux socio-numériques de gagner en autorité » : le contexte de production, le contexte de rédaction, le contexte de lecture, le

contexte de transmission (Broudoux et Ihadjadene, 2020).
Croyances et imaginaires partagés (Cordier, 2021), émotions, appréhension cognitive et dimension pragmatique de l‘information sont ainsi mobilisés au sein d’un écosystème (Liquète, 2011) dans lequel le contexte social et le contexte matériel et technique sont déployés (Lehmans, Liquète 2020). Les pratiques informationnelles relèvent, en effet, d’une conduite située qui convoque un rapport à la fois individuel et social avec des objets. S’appuyer sur les pratiques non formelles d’information et les conscientiser permet ainsi de créer du lien et de faire sens par un « processus de reliance » (Cordier, 2020). La conscientisation des pratiques, au centre d’une approche pédagogique fondée sur la participation et les interactions mises en oeuvre entre les acteurs, vise la durabilité des apprentissages et contribue, en conséquence, au développement de l’autonomisation informationnelle des élèves (Liquète, 2011).
Parce que les MSN interrogent les contours de l’autorité (Broudoux et Ihadjadene, 2020) et du débat public, la compréhension des différentes dimensions, à la fois sociales et techniques, qui caractérisent ces dispositifs est une des conditions requises pour « habiter l’écosystème socio-technique » (Merzeau, 2010). Développer une culture du doute en est une autre (Badouard, Mabi et Monnoyer-Smith, 2016) qui demande d’adopter une « attitude ouverte et objectivante » (Cordier, 2021) et engage le développement d’une pensée rationnelle. L’objectif est donc de prendre en compte la complexité d’un phénomène mais aussi de questionner ses certitudes et ses connaissances. Une attitude que l‘on peut rapprocher de la « projection représentationnelle du chercheur » développée par le sociologue Howard Becker et qui interroge les représentations que chacun·e porte. En conséquence, si l’activité de recherche a souvent un fort impact émotionnel par la remise en cause et l’effort qu’elle demande, elle est aussi une activité qui « défatalise » (Bourdieu) en donnant des clés nécessaires pour l’action (Cordier, 2021).
La vérité est, par ailleurs, un concept « insaisissable ». Elle « n’appartient nullement aux scientifiques. Elle a au contraire vocation à être partagée, discutée, interrogée. Autrement dit, à devenir “affaire publique” ». Les sciences, qui ne sont pas affaires de proclamations individuelles, fonctionnent en effet par une organisation collective des controverses dites scientifiques (Klein, 2013 et 2020 ; Cordier, 2021). « C’est le signe que, lorsque l’on évoque des “vérités de science”, il convient d’être précis et prudent dans la façon de les énoncer. Faute de quoi, on ouvre grand la porte à ceux qui ne leur reconnaissent pas ce statut, les traitent avec dédain ou les contestent au titre de leur intuition » (Cordier, 2021). Le concept de vérité interroge également l’approche par les faits (fake news, fact checking) pour aborder l’évaluation de l’information. Le fait « brut » d’actualité doit d’abord être distingué du fait scientifique qui n’est, par ailleurs, pas toujours observable (théories mathématiques). Il faut ensuite prendre en compte qu’un fait est nécessairement construit par un « collectif de pensée » à un moment donné et qu’il ne prend sens que dans un contexte historique (Fleck, cité par Kuhn, 1962). Un fait ne devient donc un savoir que dans l’état actuel des connaissances et l’information est un construit, qu’elle soit d’actualité ou non. En conséquence, partir des faits d’actualité et des témoignages en les considérant comme des preuves conduit à une impasse. D’autre part, « l’obsession contemporaine, très proche des croyances » que représente l’approche par les fake news a pour effet le développement d’attitudes de défiance envers les sources d’information (Cordier, 2021). Aborder uniquement l’évaluation de l’information sous le prisme des intentions malveillantes (du mensonge à la manipulation et au complot) participe à une remise en cause de la déontologie des journalistes. La défiance doit ainsi être distinguée de l’exercice de la pensée critique (Cordier, 2021) et de la pratique du doute.
Au-delà, il s’agit de ne pas se situer uniquement dans le registre de l’information d’actualité (info-news) mais aussi,

et surtout, dans le champ de l’information-documentation (Cordier 2021). Dans cette perspective, il convient également de différencier les notions de donnée, d’information, de connaissance et de savoir qui « se conditionnent mais n’équivalent pas l’une à l’autre » (Jeanneret, 2000). Ainsi, au départ est la donnée, un élément perceptible par les sens (sentir, voir, toucher, entendre). Quand la donnée fait sens par rapport à un projet, elle devient information (Cordier, 2021 ; Juanals, 2003). L’information intègre donc le système de compréhension et d’action dans le monde, se cumule à d’autres éléments en complémentarité et s’agence dans le domaine cognitif. Cela signifie que l’information est « une relation, unissant des sujets par l’intermédiaire des médiations matérielles et intellectuelles (…). [qu’elle] n’a pas de valeur, ni même de sens ou d’existence en dehors de situations personnelles ou sociales (…) [et qu’elle] n’existe pas en dehors de ce geste à la fois perceptif, interprétatif et cognitif. Elle ne nous parvient que par trois biais : la nature, le corps des autres et les artefacts conçus par l’homme » (Jeanneret, 2004). L’information devient connaissance lorsqu’elle est reconvoquée ultérieurement et, parfois confrontée à d’autres éléments ou situations, elle peut être modifiée (perspective cumulative et sociale). Ce « travail productif des sujets sur eux-mêmes pour s’approprier des idées ou des méthodes » (Jeanneret, 2004) souligne l’importance de la verbalisation et de la confrontation (Cordier, 2021). Enfin, le savoir est une connaissance validée par un processus de reconnaissance sociale. Les programmes des disciplines sont un exemple.
Développer une pensée critique face à l’information demande aussi de prendre conscience des différents biais qui entretiennent les croyances et qui empêchent de douter, voire d’objectiver (Cordier, 2021). Le biais de confirmation (bulles de filtre ou recommandations) conforte les individus dans leurs opinions ; l’ipsédixitisme ou « l’effet gourou » fait adhérer d’emblée à des arguments d’autorité émanant de certaines personnes sans exercer de pensée critique ; l’effet Dunning-Krugger ou « effet de surconfiance » est le fait que les croyances qui font communauté rassurent lorsque l’on manque de connaissances pour pouvoir les remettre en cause. De même, il convient de se méfier du « paradigme de simplification » (Morin) qui amène à isoler les éléments d’un tout pour établir des causalités au lieu de corrélations. L’interprétation des corrélations afin d’établir des liens éventuels en termes de causalité relève en effet de la démarche scientifique. Ainsi le développement d’une pensée critique est indissociable de la construction d’une pensée rationnelle basée sur la méthode, au centre de toute démarche scientifique. On peut s’appuyer sur le modèle développé par Gaston Bachelard (1938) pour définir trois étapes : la rupture, qui consiste à se décentrer de son expérience personnelle ; la construction, qui demande à reconsidérer le phénomène étudié à partir de catégories de pensée (en sciences sociales) ; l’expérimentation, qui consiste à « déplier un objet » (Deleuze) afin d’apporter les preuves d’un phénomène et de ses ressorts. La démarche d’investigation, à privilégier dans le cadre de l‘évaluation de l’information, peut donc avoir un double objectif : l’élaboration d’un protocole de recherche, ainsi que le recueil et l’analyse des données (Cordier, 2021). Celles-ci portent sur les sources et les discours, comme sur les trajectoires argumentatives entre différents groupes sociaux dans le cadre d’un débat et de controverses (Badouard, Mabi et Monnoyer-Smith, 2016).
Mais ce qui est en jeu réside aussi dans la capacité à développer un pouvoir d’agir. Ainsi, Michel de Certeau montre dès les années 1980 que les individus sont capables de s’émanciper des usages prescrits par les industriels grâce à un travail d’appropriation. L’émancipation des individus usagers des plateformes revêt alors une dimension politique à travers les enjeux de citoyenneté convoqués. Yves Citton (2014), citant les pratiques de curation, oppose alors l’écologie de l’attention à l’économie de l’attention. De leur côté, Romain Badouard, Clément Mabi et Laurence Monnoyer-Smith (2016) mettent en avant une « culture politique du Web et le débat », fondé sur

les principes d’altérité et de réciprocité à l’origine de toute éthique (Perriault, 2012). A la régulation opérée par les plateformes et à la logique consumériste basée sur une hyper-production sur soi et « entre soi », conçue comme finalité et moyen (Mondoux, 2012), s’opposent la contribution fondée sur le principe de coopération de pair à pair et une culture de la participation (Stiegler, 2008) au service d’un collectif. « Prendre soin » de l’information et lui donner de la valeur c’est alors la considérer comme un bien commun car « l’information, c’est le pouvoir. Mais comme pour tout pouvoir, il y a ceux qui veulent le garder pour eux » (Swartz, 2008).
L’émancipation informationnelle des individus renvoie ainsi à une « conception citoyenne d’une culture de l’information, considérée comme « la capacité à se servir de son entendement (…) en étant capable d’utiliser les outils de manière à mieux comprendre un problème, une situation, afin de pouvoir agir de manière consciente » « dans et sur le monde » (Le Deuff, 2009 ; Cordier, 2020 et 2019).